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cains de l’isthme. « Ils commencent, dit-il, par ôter toute l’écorce de l’arbre et la mettre en pièces : ils battent ces pièces, les nettoient, les tordent ensemble, et les roulent entre leurs mains ou sur leurs cuisses, comme nos cordonniers font leur fil, mais beaucoup plus vite : c’est à quoi se réduit tout leur art. Ils en font aussi des filets pour pêcher le gros poisson. »

Les calebassiers sont de petits arbres dont les fruits charnus sont, par leur forme et leur grosseur, assez semblables à nos courges. Ils varient depuis deux pouces jusqu’à un pied de diamètre. Ils sont couverts d’une peau lisse et mince d’un jaune verdâtre ; sous cette peau est une coque dure et ligneuse, qui renferme une chair molle, jaunâtre, d’un goût piquant, d’une odeur vineuse. On prépare avec cette pulpe un sirop renommé surtout pour son efficacité dans les maux de poitrine. Les Indiens ont su profiter de la fermeté de la coque des fruits pour en fabriquer divers ustensiles de ménage : des vases, des seaux, des assiettes, des bouteilles, des cuillères , etc. Pour y parvenir, ils en polissent l’écorce, l’ornent de plusieurs couleurs vives, apprêtées dans la gomme d’acajou, et y tracent des figures d’une exécution étonnante de la part de gens qui n’ont aucun principe de dessin. Ces fruits, quand ils sont ainsi travaillés, prennent le nom de couis.

On trouve dans, ces pays des calebasses d’herbe, qui sont des espèces de courges dont