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leurs, et des six feuilles qui composent la fleur, il y en a toujours deux panachées. La racine de l’ognon de cette fleur donne une farine très-blanche dont on fait des pâtes de confitures.

On cultive dans les jardins le datura en arbre et le quinchamali, espèce de santoline dont la petite fleur est jaune et rouge. Il y a quantité de plantes médicinales particulières au pays. Les herbes de teinture n’y sont pas moins abondantes ; telle est le reilbon, espèce de garance qui a la feuille plus petite que la nôtre, et dont ils font cuire la racine pour teindre en rouge. Le poquell est une sorte de souci, qui ne teint pas moins parfaitement en jaune. L’anil du Chili est une espèce d’indigo qui teint en bleu. La teinture noire se fait avec la tige et la racine du panqué, dont la feuille est semblable à celle de l’acanthe. Lorsque la tige est rougeâtre, on la mange crue pour se rafraîchir ; elle est d’ailleurs fort astringente : bouillie avec le maki et le gouthiou, arbrisseau du pays, la teinture qu’elle donne en noir est non-seulement très-belle, mais elle ne brûle point les étoffes comme les noirs de l’Europe. Cette plante ne se trouve que dans les lieux marécageux.

Les forêts sont pleines d’arbres aromatiques, tels que différentes espèces de myrtes ; une sorte de laurier dont l’écorce a l’odeur du sassafras ; le boldu dont la feuille jette l’odeur de l’encens, et dont l’écorce tient un peu du