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L’on ne doit pas omettre de dire que si l’Ancien Monde a donné à la zone tempérée de l’Amérique méridionale le froment, la vigne, et divers arbres fruitiers, cette zone lui a, de son côté, fait don de plusieurs végétaux précieux, tels que le topinambour, la capucine, la pomme de terre.

La capucine, annuelle dans notre climat, est vivace dans son pays natal, elle demeure verte et fleurit toute l’année dans une température chaude.

La pomme de terre est citée par Zarate, qui avait été trésorier au Pérou en 1544, et qui a écrit l’histoire de la conquête.

Pierre Cieça de Léon, qui suivit la carrière des armes sous Pizarre, passa dix-sept ans dans le Pérou, et commença dès 1541 à écrire à Popayan. Sa chronique du Pérou décrit ainsi la pomme de terre : « Dans le voisinage de Quito, les habitans, outre le maïs, cultivent une espèce de plante de laquelle ils se nourrissent principalement ; ils la nomment papas ; ce sont des racines à peu près semblables à des truffes, mais sans écorce ou enveloppe particulière, qui se mangent cuites comme les châtaignes ; on les sèche au soleil pour les conserver, sous le nom de chumo. »

Au-dessus de la zone tempérée, c’est-à-dire de 1,030 à 2,100 toises, commence la région où l’on ne trouve plus que des plantes basses qui ressemblent à celles des Alpes en Europe ; plusieurs ont de même de fort belles