quête, avec la qualité de gouverneur et de lieutenant-général pour le roi, il la vendit en 1664 à la compagnie des Indes occidentales, à qui le roi l’accorda. Ogeron de la Bouère, gentilhomme angevin, ancien capitaine au régiment de la marine, fut nommé alors le gouverneur de la Tortue ; et, se trouvant à la côte de Saint-Domingue, où il reçut ses provisions, il se rendit à son gouvernement le 6 juin 1665. Ce fut la même année que les flibustiers pillèrent San-Iago, pour venger la mort de quelques Français que les Espagnols avait cruellement massacrés ; et c’est elle aussi qu’on donne proprement pour l’époque de l’établissement des Français dans l’île de Saint-Domingue, comme on donne le nouveau gouverneur pour le père et le véritable fondateur de cette colonie.
En effet, la côte de Saint-Domingue avait toujours suivi la fortune de la Tortue ; et lorsque cette petite île fut revenue au pouvoir des Français, qui ne l’ont pas perdue depuis, les plantations de la grande, jusqu’alors faibles et chancelantes, prirent bientôt une forme plus solide. Avant l’arrivée du nouveau gouverneur, le meilleur établissement français ne valait pas le moindre de ceux des Espagnols. Dans la Tortue même, qui était le quartier-général, on ne comptait que deux cent cinquante habitans, qui n’y faisaient encore que du tabac. Au Port-Margot, qui en est à sept lieues, il y en avait soixante dans un îlot d’une demi-lieue de