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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/127

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fut assurée, en 1698, par la paix de Riswick, il ne paraît pas qu’ils en eussent la conservation plus à cœur. Mais, après avoir abandonné leurs prétentions sur l’Acadie et Terre-Neuve, ils ouvrirent les yeux sur des avantages qui pouvaient leur faire réparer ces deux pertes. L’intendant du Canada avait été le premier qui les avait représentés au ministère, en 1708, dans un mémoire qui contient des explications curieuses sur les colonies françaises de l’Amérique septentrionale.

L’auteur supposait que la principale et presque la seule vue que la France eût dans ces établissemens était le commerce de pelleteries, surtout celui du castor ; ce qui n’était vrai néanmoins que des particuliers ; mais on avait dû prévoir, avec le temps, ou que le castor s’épuiserait, ou qu’il deviendrait trop commun, et par conséquent qu’il ne suffirait pas pour soutenir une colonie telle que le Canada ; que le commerce du castor ne pouvait faire subsister qu’un fort petit nombre d’habitans, et que, si la consommation en était assurée, on n’éviterait le second des deux inconvéniens qu’on vient d’observer, que pour tomber dans l’autre ; que cependant les habitans de la Nouvelle France s’étaient presque uniquement attachés à ce commerce, comme s’ils eussent été certains que les castors se reproduisaient aussi promptement que les morues, et que le débit des peaux égalerait celui du poisson ; ils avaient donc fait leur principale