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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/138

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vières, que ses deux principales parties ne sont jointes que par un isthme d’environ huit cents pas de large, qui sépare le fond d’un port, nommé le port Toulouse, de plusieurs lacs auxquels on a donné le nom de Labrador. Ces lacs se déchargent dans la mer, à l’orient, par deux canaux de largeur inégale. Les ports de l’île sont sur la côte du sud-est, longue de cinquante lieues. Il n’est pas aisé, partout ailleurs, de trouver quelques mouillages pour de petits bâtimens dans les anses ou entre les îles. La côte du nord est fort haute et presque inaccessible, et l’on ne peut même guère aborder plus facilement à celle de l’ouest jusqu’au passage de Fronsac, qui est entre l’île et l’Acadie. Le port de Louisbourg, autrefois le Hâvre-à-l’Anglais, est un des plus beaux de l’Amérique. Il n’a guère moins de quatre lieues de tour, et l’on y trouve partout six à sept brasses d’eau. Son entrée n’a pas 200 toises de large, entre deux petites îles, et se fait reconnaître de douze lieues en mer, par le cap de Lorembec, qui n’en est pas loin au nord-est.

Le climat de l’île est à peu près le même que celui de Québec ; et quoique les brouillards y soient plus fréquens, l’air, dit-on, n’y est pas malsain. Toutes les terres n’y sont pas bonnes ; mais elles produisent des arbres de toute espèce. On y voit des chênes d’une prodigieuse grandeur, des pins propres à la mâture, et diverses sortes de bois de charpente, dont les plus communs après le chêne sont le