Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/164

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gieuses y sont employées à servir les pauvres.

Québec n’est pas régulièrement fortifié ; mais depuis long-temps on s’efforce d’en faire une bonne place. Elle est déjà capable d’une vigoureuse défense. Les Anglais en tentèrent la conquête en 1711 avec moins de succès qu’ils n’ont fait par la suite.

On ne compte guère à Québec plus de sept milles âmes ; mais, dans ce petit nombre, la peinture qu’on nous fait des principaux habitans et de leurs usages donne l’idée d’une société fort agréable. « Un gouverneur-général avec un état-major, de la noblesse, des officiers et des troupes ; un intendant, un conseil supérieur et des juridictions subalternes, un grand voyer, un grand-maître des forêts, dont la juridiction est assurément la plus étendue de l’univers ; des marchands aisés ou qui vivent comme s’ils l’étaient, un évêque et un séminaire nombreux, des récollets et des jésuites, trois communautés de filles bien composées, des cercles brillans chez la gouvernante et chez l’intendante, voilà de quoi passer le temps sans ennui : aussi chacun s’efforce-t-il d’y contribuer. On joue, on fait des parties de promenade l’été, en calèche ou en canot ; l’hiver, en traîneau sur la neige, ou en patins sur la glace. On chasse beaucoup : quantité de gentilshommes n’ont guère que cette ressource pour vivre à leur aise. Les nouvelles courantes se réduisent à peu de chose, parce que le pays en fournit peu, et que celles de