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apparemment du chevalier de Tonti, qui devait son avancement à ce prince.

Le 28, après avoir fait dix-neuf lieues, l’observateur se trouva devant la grande rivière, qui vient de l’est, par le 42° 15′. Quoique les arbres fussent encore sans verdure, le pays lui parut beau. Le 1er. de juin, ayant remonté pendant près d’une heure une rivière qui vient, dit-on, de fort loin, et qui coule entre deux belles prairies, il eut à faire un portage d’environ soixante pas, pour éviter le tour d’une pointe qui avance quinze lieues dans le lac, et qui se nomme la pointe longue : quoique sablonneuse, elle porte naturellement beaucoup de vignes. Les jours suivans, il côtoya un très-beau pays, caché quelquefois par des rideaux désagréables, mais de peu d’étendue. Le 4, il fut arrêté une partie du jour sur une pointe qui court trois lieues du nord au sud, et qu’on appelle la pointe pelée. Le pays est rempli d’ours : l’hiver précédent on en avait tué sur cette seule pointe plus de quatre cents.

Le 5, vers les quatre heures du soir, on aperçut la terre du sud, et deux petites îles qui en sont très-proches ; elles se nomment îles des Serpens à sonnettes ; et l’on assure qu’elles sont si remplies de ces dangereux reptiles, que l’air en est infecté. On entra dans le détroit vers le soir, et l’on y passa la nuit, au-dessus d’une très-belle île, nommée l’île du Bois blanc. Depuis la longue pointe, jusqu’au détroit, la route