Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/211

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dans cette contrée, a deux avantages qui le distinguent encore plus : celui de sa situation, qui l’approche du Canada, avec lequel il aura toujours une communication également utile aux deux colonies ; et celui de pouvoir être le grenier de la Louisiane, à laquelle il est en état de fournir des blés en abondance, quand elle serait entièrement peuplée jusqu’à la mer. Non-seulement la terre y est propre à donner du froment, mais elle ne refuse rien de ce qui est nécessaire à la subsistance des hommes. Le climat y est fort doux, par les 38° 39′ de latitude nord. Les troupeaux s’y multiplieront aisément, et l’on y pourra même apprivoiser des bœufs sauvages, dont on ne tirerait pas moins d’utilité pour le commerce de la laine et des cuirs que pour la nourriture des habitans. L’air y est si bon, qu’on n’y connaît point d’autres maladies que celles qui peuvent venir du libertinage, ou de la misère, ou des terres nouvellement remuées ; mais les deux derniers de ces inconvéniens ne dureront pas toujours. Enfin la confiance ne saurait manquer pour les Illinois, qui sont presque tous chrétiens, d’un naturel doux, et de tout temps fort affectionnés pour les Français.

Les Osagis, nation assez nombreuse, sont établis sur le bord d’une rivière de leur nom, qui se jette dans le Missouri, à quarante lieues de sa jonction avec le Mississipi. La nation des Missourites est la première qu’on rencontre sur le Missouri, à quatre-vingts lieues de l’em-