Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

associés fort illustres. L’observateur s’étonne qu’ils se fussent déterminés pour la rivière des Yasous. « Ils pouvaient, dit-il, choisir de meilleures terres et de plus belles situations. À la vérité, il est important de s’assurer de cette rivière, dont la source n’est pas éloignée de la Caroline ; mais un fort suffisait, avec une bonne garnison, pour contenir les Yasous, qui sont alliés des Chicachas, et qui ont toujours eu des liaisons avec les Anglais. En un mot, une concession n’est jamais solidement établie près d’une nation contre laquelle on est sans cesse obligé de se tenir en garde.

Trois journées au-dessous des Yasous, on trouve dans le fleuve, à gauche, au pied d’un gros cap où l’on assure qu’il y a de très-bonnes pierres, un gouffre dont on n’approche point sans danger. Cinq jours après avoir quitté le fort, l’observateur arriva dans le pays des Natchés. Il est à quarante lieues des Yasous du même côté. Ce canton, célèbre dans les relations de la Louisiane, en est le plus beau, le plus fertile et le mieux peuplé. On y débarqua vis-à-vis d’une butte assez haute et fort escarpée, au pied de laquelle passe un ruisseau qui ne peut recevoir que des chaloupes et des pirogues. De cette butte on monte sur une colline d’une pente assez haute, dont le sommet contient un fort, ou plutôt une redoute fermée d’une simple palissade. Plusieurs monticules s’élèvent au-dessus de la colline, et lorsqu’on les a passés on n’aperçoit plus de toutes parts