Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/237

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En général, la force du courant rendra toujours la navigation du Mississipi difficile en remontant, et il demande même beaucoup d’attention en descendant, parce qu’il porte souvent sur les pointes avancées et sur des battures. Il n’y a de sûreté qu’avec des bâtimens à voiles et à rames. D’ailleurs, comme il n’est pas possible d’y voguer la nuit dans un temps obscur, ces voyages seront toujours fort longs et d’une grande dépense, du moins jusqu’à ce que les bords du fleuve soient peuplés, à de courtes distances, depuis les Illinois jusqu’à la mer. Pourquoi ferait-on difficulté de se le promettre d’un pays dont le climat est si doux et le terroir si fertile, mais surtout d’un fleuve dont l’embouchure est par mer à douze ou quinze journées du Mexique, et plus proche encore de la Havane, des plus belles îles de l’Amérique et des colonies anglaises ?

De l’île de Toulouse au Biloxi on compte vingt-huit lieues. Toute cette côte est extrêmement plate. Les vaisseaux marchands n’en peuvent approcher de plus près que de quatre lieues, les moindres brigantins de deux ; ceux-ci doivent même s’éloigner lorsque le vent souffle du nord ou du nord-ouest, s’ils ne veulent demeurer entièrement à sec. La rade du Biloxi est le long de l’île des Vaisseaux, qui s’étend une petite lieue de l’est à l’ouest, mais qui a peu de largeur. À l’est de cette île est l’île Dauphine, autrefois l’île Massacre ; à l’ouest, sont de suite l’île des Chats ou de