Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/277

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mi les Hurons, où cette dignité est héréditaire, la succession se continue par les femmes ; de sorte qu’après la mort du chef ce n’est pas son fils qui lui succède, mais le fils de sa sœur, ou, à son défaut, son plus proche parent en ligne femelle. Si toute une branche vient à s’éteindre, la plus noble matrone de la tribu ou de la nation est maîtresse du choix. On veut un âge mûr ; et si le chef héréditaire n’y est pas encore parvenu, on lui donne un régent qui a toute l’autorité, mais qui l’exerce sous le nom du mineur. Ces chefs ne sont pas toujours fort respectés ; et s’ils se font obéir, c’est qu’ils savent quelles bornes ils doivent donner à leurs ordres. Ils proposent plutôt qu’ils ne commandent ; ainsi c’est la raison publique qui gouverne.

Chaque famille a droit de se choisir un conseiller et un assistant de chef, qui doit veiller à ses intérêts, et sans l’avis duquel il n’entreprend rien. Ces conseillers ont l’inspection du trésor public. Leur réception se fait dans un conseil général ; mais on n’en donne point avis aux alliés, comme on le fait aux élections des chefs. Dans les nations huronnes ce sont les femmes qui nomment les conseillers, et souvent elles choisissent des personnes de leur sexe. Ce corps de conseillers tient le premier rang ; celui des anciens, c’est-à-dire de tous ceux qui ont atteint l’âge de maturité, tient le second rang ; et le dernier, qui comprend tous les hommes en état de porter les armes, est celui