Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/312

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pendans aux oreilles, quelquefois même aux narines, une grande coquille de porcelaine au cou ou sur l’estomac, des couronnes de plumes rares, des griffes, des pates, des têtes d’oiseaux de proie, et de petites cornes de chevreuil ; mais ce qu’ils ont de plus précieux est toujours employé à la parure des captifs, lorsque ces malheureux font leur première entrée dans l’habitation des vainqueurs.

Le soin des hommes se borne à parer leur tête, et les femmes, au contraire, n’y mettent presque rien ; mais elles sont si jalouses de leur chevelure, qu’elles se croiraient déshonorées par un accident qui les forcerait de la couper ; et lorsqu’à la mort de leurs parens elles s’en coupent une partie, c’est la plus grande marque de douleur qu’elle puissent donner. Elles la graissent souvent ; elles se servent, pour la poudrer, d’une poudre d’écorce, et quelquefois d’une sorte de vermillon ; elles l’enveloppent dans une peau de serpent, en forme de cadenettes qui leur pendent jusqu’à la ceinture. À l’égard du visage, elles se contentent d’y tracer quelques lignes avec du vermillon ou d’autres couleurs. Jamais leurs narines ne sont percées, et ce n’est pas même dans toutes les nations qu’elles se percent les oreilles ; celles qui le font y insèrent ou laissent pendre, comme les hommes, des grains de porcelaine. Dans leur parure la plus recherchée, elles ont des robes ornées de toutes sortes de figues, et de petites porce-