On observe que les nations méridionales n’avaient pour batterie de cuisine que des vaisseaux de terre cuite, et que, vers le nord, on se servait de chaudières de bois, dans lesquelles on faisait bouillir l’eau, en y jetant des cailloux rougis au feu. D’un côté comme de l’autre, nos marmites de fer ont paru bien plus commodes ; et, de toutes les marchandises, c’est celle que les sauvages recherchent le plus. Chez les nations occidentales, la folle-avoine tient la place du maïs : elle est moins nourrissante ; mais la chasse du bœuf y supplée. Parmi les nations errantes qui ne cultivent jamais la terre, l’unique ressource, au défaut de la chasse et de la pêche, est une espèce de mousse qui croît sur certains rochers, et que les Français ont nommée tripe de roche ; mets peu substantiel et fort insipide. Ces barbares vivent aussi d’une espèce de maïs sauvage qu’ils laissent pourir dans une eau dormante, et qu’ils en retirent noir et puant. On ajoute même qu’ayant une fois pris goût à cet étrange aliment, ils aiment jusqu’à l’eau qui en découle, et dont l’odeur seule ferait soulever le cœur à tout autre qu’eux.
Les femmes des sauvages moins féroces font un pain de maïs, qui n’est qu’une pâte mal pétrie, sans levain, et cuite sous la cendre ; elles y mêlent des fèves, divers fruits, de l’huile et de la graisse. Cette masse grossière doit être mangée chaude, et ne peut même se conserver froide. Les tournesols ou soleils, qui sont en