infernale, ils employaient à sa place du bois pouri. Aujourd’hui la saignée leur tient lieu de tous ces secours. Dans les quartiers du nord, l’usage des lavemens était fort commun ; une vessie servait de seringue. Ils ont contre la dyssenterie, un remède dont l’effet est presque toujours certain ; c’est un jus qu’ils expriment de l’extrémité des branches de cèdre, après les avoir fait bien bouillir.
Mais leur principal remède, et leur préservatif ordinaire contre toutes sortes de maux, est la sueur qu’ils excitent dans leurs étuves ; et lorsque l’eau leur découle de toutes les parties du corps, ils vont se jeter dans une rivière, ou, si elle est trop éloignée, ils se font arroser de l’eau la plus froide. Souvent ils se font suer uniquement pour se délasser le corps et l’esprit. Un étranger arrive-t-il dans une cabane, on lui fait du feu, on lui frotte les pieds avec de l’huile, pour le conduire ensuite dans une étuve, où son hôte lui tient compagnie. Ils ont une autre manière de provoquer la sueur, qui s’emploie dans certaines maladies. Elle consiste à coucher le malade sur une petite estrade, sur laquelle on fait bouillir, dans une chaudière, du bois d’épinette et des branches de sapin. La vapeur n’en est pas moins salutaire par l’odeur que par la sueur abondante qu’elle excite ; au lieu que la sueur de l’étuve, qui n’est procurée que par la vapeur de l’eau versée sur des cailloux, n’a pas le premier de ces avantages.