Ils en ont un qui les pique peu du côté de l’intérêt, et qui ne mérite même que le nom d’amusement, mais dont les suites sont favorables à l’amour. À l’entrée de la nuit, on forme au milieu d’une grande cabane un cercle de plusieurs poteaux. Les instrumens sont au centre. Chaque poteau est couronné d’un petit tas de duvet, dont les couleurs doivent être différentes. Les jeunes gens des deux sexes dansent à l’entour ; et toutes les filles ont aussi quelque ornement de duvet, de la couleur qu’elles aiment. Un jeune homme se détache par intervalles, et va prendre sur un des poteaux quelques flocons de duvet, de la couleur qu’il remarque à sa maîtresse. Il se les met sur la tête, il danse autour d’elle ; et par divers signes il lui donne un rendez-vous. Après la danse, un grand festin suit et dure tout le jour. On se retire le soir ; et, malgré la vigilance des mères, les filles trouvent le moyen de se rendre auprès de leurs amans.
Les sauvages ont, deux autres jeux, dont l’un se nomme la crosse. Il se joue avec une balle et des bâtons recourbés qui se terminent en raquette. On élève deux poteaux pour servir de bornes ; et leur distance est proportionnée au nombre des joueurs. S’ils sont quatre-vingts, l’éloignement des poteaux est d’une demi-lieue : les joueurs sont partagés en deux bandes dont chacune a son poteau. Il s’agit de faire parvenir la balle à l’un des adversaires sans qu’elle tombe à terre et qu’elle soit touchée