douceur dans l’air et d’une plus prompte maturité pour les productions, ce pays n’ait rien qui le distingue beaucoup des colonies précédentes, on remarque qu’il produit particulièrement de si bon riz, que les relations anglaises le mettent au-dessus du riz, de l’Orient. Les Indiens de la Caroline étaient plus féroces que ceux de la Virginie ; mais leurs guerres mutuelles, la petite-vérole et d’autres maladies contagieuses en ont détruit un grand nombre. La dureté naturelle de leur caractère ne leur ôte point un goût passionné pour la danse. Un maître à danser français, s’étant attaché, dans le comté de Graven, à leur apprendre des contredanses de l’Europe au son de la flûte et du hautbois, y fit une fortune considérable.
» On ne comptait pas, il y a trente ans, plus de douze mille âmes dans toute la colonie ; mais les dernières relations assurent que ce nombre est fort augmenté. En général, le terrain de la Caroline est uni. Dans l’espace de cent milles de long, sur la même largeur, on ne rencontre aucune hauteur considérable ; cependant il s’en trouve de toutes parts d’assez douces qui ont depuis cinq pieds jusqu’à soixante-dix. Derrière une vaste étendue de pays plat règne une haute chaîne de montagnes qui, commençant par les 24° de latitude, environ cent milles à l’est du Mississipi, courent presque parallèlement avec la côte maritime derrière la Floride, la Caroline, la Virginie et Ma-