Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voir ; mais c’est après avoir ôté l’écorce du côté qui regarde le soleil, afin que le suc, poussé par la chaleur, tombe plus abondamment. On le fait cuire ensuite dans de grandes chaudières, où il se change en résine. Le goudron et la poix se tirent par les méthodes communes.

» Avant la fin du dix-septième siècle, on regardait comme une grande richesse d’avoir trois ou quatre vaches : il n’est pas rare aujourd’hui d’en avoir mille, et la plupart des particuliers n’en ont pas moins de deux cents. Elles vont paître dans les forêts. On les rassemble le soir. Les veaux, retenus pendant le jour dans des pâturages bien fermés, viennent les téter. Quelque temps après, on les trait, on les renferme pendant la nuit, et le lendemain on les trait encore avant de les renvoyer dans les bois. Les porcs, dont le nombre est encore plus grand, sont nourris de même. Ils s’écartent de plusieurs lieues pour chercher des glands et des racines ; mais, étant accoutumés à trouver un abri dans les plantations, ils ne manquent point d’y retourner le soir.

» Le commerce, qui est le même entre la Caroline et l’Angleterre que dans les autres colonies, emploie tous les ans vingt-deux vaisseaux, et l’on n’en compte pas moins de soixante, qui viennent annuellement à Charles-Town, de divers cantons de l’Afrique et de l’Amérique.

» Il n’y a point d’autre impôt à la Caroline que les droits sur les liqueurs fortes, les vins,