Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvoir, qui faisait son séjour au ciel, et qui avait donné la respiration à tous les hommes, avait envoyé les Anglais pour l’instruction des Américains, de leurs femmes et de leurs enfans ; et, dans cette confiance, elles leur cédaient volontiers leurs droits sur toutes les terres dont elles ne faisaient aucun usage. Le mico assura que ce n’était pas seulement son propre avis, mais que c’était aussi la résolution de huit tribus des Anses, dont chacune avait tenu conseil à part, et qui s’étaient accordées toutes à envoyer leurs chefs, chargés d’un présent des richesses du pays. »

Alors tous les Indiens de la suite apportèrent huit paquets de peaux qu’ils étendirent aux pieds d’Oglethorpe. Ouekachumpa lui dit que c’était ce qu’ils avaient de plus précieux, et qu’ils l’offraient de bon cœur. Il ajouta qu’il remerciait les Anglais de la bonté qu’ils avaient marquée au mico Tomokichi, qui était son parent, et à ses Indiens ; qu’à la vérité Tomokichi était banni de la nation ; mais qu’il était homme d’honneur, grand guerrier, et que c’était son courage, sa prudence et sa justice qui avaient porté d’autres bannis à le choisir pour leur chef. Enfin il déclara que les tribus n’ignoraient point la mort de quelques Anglais tués par les Cherokis, et que, si Oglethorpe le désirait, elles étaient prêtes à venger cette violence en portant le carnage et la désolation dans les terres de ses ennemis. Lorsqu’il eut fini son discours, Tomokichi entra,