Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/76

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» L’assemblage de tant de nations différentes qui composent les colonies anglaises du continent rend le nombre de leurs habitans si considérable, qu’elles forment un vrai royaume, dont l’étendue, quoique moins grande sur la côte que celle de quelques pays de l’Amérique, est plus considérable que celle de beaucoup d’autres dans l’intérieur des terres, qui ont d’ailleurs l’avantage d’être extrêmement peuplées. La diversité d’origine n’empêche pas que tant de colons ne soient soumis aux mêmes lois civiles ; mais, quant à la religion, la tolérance y est généralement établie pour toutes les sectes connues. Il n’y a d’excepté que la seule religion romaine.

» Tout le pays abonde particulièrement en bois de construction pour les vaisseaux : aussi s’en fabrique-t-il une quantité considérable dans tous les ports de ses côtes. Cependant l’opinion commune est que ce bois n’est pas de la meilleure qualité, et que les bâtimens qu’on en construit ne durent pas plus de huit ou neuf ans. De là vient qu’on ne l’emploie guère que pour les bélandres, les brigantins, et d’autres bâtimens du même ordre.

» Des contrées si peuplées ne sont sujettes au prince qu’autant que ses lois leur plaisent. La douceur du gouvernement le fait chérir. Un gouverneur est regardé de tous les habitans comme un concitoyen qui est chargé de veiller à la sûreté commune et au bien public. Ils se taxent eux-mêmes pour son entretien et celui