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n’aient rien de si favorable, et qu’ils soient sujets au contraire à quantité d’inconvéniens. Il est probable que, depuis que cette concurrence a cessé par l’abandon du Canada de la part des Français, les plaintes du voyageur ne seraient plus fondées, et que l’Angleterre a repris tous ses avantages.

Les trois forts qu’on a nommés avec celui d’York ne méritent point de description ; ils contiennent environ 70 habitans, qui, joints à ceux du fort d’York, ne font pas plus de 100 Anglais dans toute la baie d’Hudson.

Ellis nous fournit quelques détails sur les animaux du pays. Le coq de bruyère abonde pendant toute l’année. La perdrix blanche est d’une grosseur moyenne, entre la perdrix commune et le faisan. Sa figure différerait peu de celle des nôtres, si la queue n’était plus longue. Ces oiseaux sont ordinairement bruns en été, et deviennent tout-à-fait blancs en hiver, à la réserve des dernières plumes de la queue qui sont noires et tachetées de blanc. Pendant la rigueur du froid, ils passent toutes les nuits dans la neige, qu’ils secouent le matin en s’élevant droit en l’air. Le jour ils se chauffent au soleil, et ce n’est que le matin et le soir qu’ils cherchent leur nourriture. Un naturaliste anglais prétend que cet oiseau n’est pas proprement une perdrix, et le prend pour une gelinotte, assez commune en Amérique, et même en Europe, sur les montagnes d’Italie, de Suisse et d’Espagne, mais nulle part en