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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/131

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eut la vue de la terre, à l’ouest de la mer Blanche. Le mugissement des flots avait averti de Veer qu’il n’en était pas loin. Lorsqu’il eut la côte en face, la difficulté d’avancer lui fit prendre sa route entre des rochers qui le conduisirent dans une bonne rade, où il trouva une grande barque à l’ancre, et quelques maisons sur le rivage. Treize Russes, qui les habitaient avec trois femmes et deux Lapons, lui firent un accueil fort civil. Le poisson ne lui fut pas épargné, non plus qu’une bouillie d’eau et de farine, qui servait de pain dans cette contrée.

Dès le même jour, quelques Hollandais qui s’avancèrent dans les terres pour chercher du cochléaria, virent deux hommes sur une montagne, et s’imaginèrent que le pays était plus habité qu’il ne leur avait paru. Ils retournèrent à la scute, sans pousser leur curiosité plus loin ; mais ces deux hommes, qui n’avaient pas eu plus de bonheur à les reconnaître, étaient de l’équipage de la chaloupe, et cherchaient un canton habité pour s’y procurer des vivres. Ils descendirent de leur montagne ; et s’étant approchés de l’habitation, ils reconnurent aisément la scute. On passe sur les transports de leur joie. La chaloupe avait beaucoup souffert : elle arriva le 22, et les, deux équipages rendirent grâces au ciel de les avoir rassemblés. Ils obtinrent des Russes différentes sortes de provisions qu’ils payèrent libéralement ; mais, ne comprenant rien à leur langage, ils n’en reçu-