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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/25

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du français que par une petite fraise blanche autour du cou, et par un cri particulier ; sa chair est si bonne, qu’on la préfère à celle de la poule. La chauve-souris est plus grosse ici qu’en France. Les merles et les hirondelles y sont des oiseaux de passage comme en Europe ; mais la couleur des premiers tire sur le rouge. On distingue trois sortes d’alouettes, dont les plus petites sont de la grosseur du moineau. Enfin le moineau même n’est pas tout-à-fait semblable au nôtre.

On distingue au Canada jusqu’à vingt-deux espèces de canards, dont les plus beaux et les meilleurs se nomment canards branchus, parce qu’ils perchent sur les branches des arbres. Leur plumage est d’une variété fort brillante. Les cygnes, les poules d’Inde, les grues, les poules d’eau, les sarcelles, les oies, les outardes, et tous les grands oiseaux de rivières sont partout en abondance, excepté vers les habitations, dont on ne les voit point approcher. Le pays a des grues de deux couleurs : les unes blanches, les autres gris-de-lin, et l’on vante leur chair pour le goût qu’elle donne aux potages. Les piverts sont ici d’une grande beauté, fort variée par la différence de leurs couleurs. Le rossignol du Canada, quoiqu’à peu près le même que celui de France, n’en approche point pour le chant ; et le roitelet, au contraire, chante très-bien. Le chardonneret, n’a pas la tête aussi belle qu’en Europe. Tous les bois sont remplis d’une espèce d’oiseaux jaunes,