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sent tranquilles au milieu de leur habitation, sans être incommodés de leurs cris, qui se font entendre néanmoins d’un quart de lieue. Les Français, en ayant tué quelques-uns dans cet asile, furent forcés de les cacher sous l’herbe, de peur qu’il ne prît envie aux Nègres de venger sur eux la mort d’une bête si révérée.

Dans plusieurs endroits de la côte, surtout aux environs de Gèves, on trouve une sorte d’oiseaux de rivage que l’on nomme spatules, parce que leur bec a beaucoup de ressemblance avec cet instrument de chirurgie. Ils ont la chair beaucoup meilleure que les flamans. Cet oiseau, qui est de la grosseur de la cigogne, et qui a de même les jambes fort longues, se trouve aussi en Europe dans les pays marécageux, tels que la Hollande.

En remontant le Rio-Grande, quatre-vingts lieues au-dessus de son embouchure, on arrive dans le pays des Analoux, Nègres qui sont très-passionnés pour le commerce. Leurs richesses sont l’ivoire, le riz, le maïs et les esclaves.

À seize lieues au delà du Rio-Grande, vers le sud, en allant vers Sierra-Leone, on trouve la rivière de Nougnez, sur les bords de laquelle on fait un grand commerce d’ivoire.

Le pays aux environs de la rivière de Nougnez produit un sel que les Portugais estiment beaucoup, et qu’ils regardent comme un contre-poison. Ils ont l’obligation aux éléphans de leur en avoir découvert la vertu. Les Nè-