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de-vie, parce que l’usage, dans ces occasions, est de faire un folgar, c’est-à-dire, de donner une fête après l’enterrement.

Le convoi fut précédé des guiriots avec leurs tambours. Tous les habitans suivaient en silence, chargés de leurs armes. Ensuite venait le corps, environné de tous les marabouts qu’on avait pu rassembler, et porté par deux hommes. Les femmes fermaient la marche en criant et se déchirant le visage comme des furieuses. Lorsque le mort est enterré dans sa propre maison, privilége qui n’appartient qu’au prince et aux seigneurs, la procession se fait autour du village. En arrivant au lieu destiné pour la sépulture, le principal marabout s’approche du corps, et lui dit quelques mots à l’oreille, tandis que quatre hommes soutiennent un drap de coton qui le cache à la vue des assistans.

Enfin les porteurs le mettent dans la fosse, et le recouvrent aussitôt de terre et de pierres. Les marabouts attachent ses armes au sommet d’un pieu, qu’ils placent à la tête du tombeau avec deux pots, l’un rempli de couscous, l’autre d’eau. Après ces formalités, ceux qui soutiennent le drap de coton le laissent tomber ; signal auquel les femmes recommencent leurs lamentations jusqu’à ce que le principal marabout donne ordre aux guiriots de battre la marche du retour. Au même moment le deuil cesse, et l’on ne pense qu’à se réjouir, comme si personne n’avait fait au-