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d’ambre qui est fort agréable. On accuse nos parfumeurs de s’en servir pour falsifier leur musc.

Entre les curiosités du pays de Bambouk, Brue reçut de marchands mandingues plusieurs calebasses remplies d’une certaine graisse qui, sans être aussi blanche que celle du mouton, avait la même consistance. On la nomme bataule dans le pays ; les Nègres qui sont plus bas sur la rivière, lui donnent le nom de Bambouk toulou, ou beurre de Bambouk, parce qu’elle leur vient de cette contrée : c’est un admirable présent de la nature. Cependant on assure que la meilleure vient de Ghiaora, sur les bords du Sénégal, trois cents lieues à l’est de Galam. L’arbre qui produit le fruit d’où l’on tire cette graisse est d’une grosseur médiocre ; les feuilles sont petites, rudes et en fort grand nombre ; si on les presse entre les doigts, elles rendent un jus huileux ; les incisions qu’on fait au tronc de l’arbre en tirent la même liqueur, mais en moindre quantité. On n’en connaît pas d’autre propriété, parce que les Maures et les Nègres s’attachent plus au commerce de leur beurre qu’à l’étude de l’arbre qui le produit. Cependant on sait d’eux que le fruit en est rond, de la grosseur d’une noix, et couvert d’une coque, avec une petite peau sèche et brillante ; il est d’un blanc rougeâtre, et ferme comme le gland, huileux et d’une odeur aromatique ; son noyau est de la grosseur d’une