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vieux. Il envoya quelques présens à ses femmes, et le Foula fut chargé de lui amener le plus jeune de ses fils, pour lequel il avait une affection particulière.

Dans l’intervalle, Job ne cessa point de louer beaucoup les Anglais parmi les Nègres de sa nation. Il fit revenir les Africains de l’opinion où ils avaient toujours été que les esclaves étaient mangés ou tués, parce qu’on n’en voyait pas revenir un seul.

Quatre mois se passèrent avant qu’il pût recevoir les moindres informations de Bounda, Son impatience le fit retourner à Djôr le 29 janvier 1735. Le 14 du mois suivant, il vit arriver enfin le Foula avec des lettres ; mais elles ne lui apportaient que de fâcheuses nouvelles. Son père était mort, avec la consolation néanmoins d’avoir appris en expirant le retour de son fils et le traitement qu’il avait reçu en Angleterre. Une des femmes de Job s’était remariée en son absence ; et le second mari avait pris la fuite en apprenant l’arrivée du premier. Depuis trois ou quatre ans la guerre avait fait tant de ravage dans le pays de Bounda, qu’il n’y restait plus de bestiaux.

Avec le messager il était arrivé un des anciens amis de Job, qui fut charmé de le revoir, mais qui parut fort touché de la mort de son père et des malheurs de sa patrie. Il protesta qu’il pardonnait à sa femme, et même à l’homme qui l’avait épousée. Ils