Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/170

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sent avec une herbe dont la vertu est infaillible, lorsqu’elle est immédiatement appliquée sur la blessure. L’auteur prend ici l’occasion d’assurer, comme le fruit particulier de son expérience et de ses lumières, 1°. que, dans tous les pays qui produisent des bêtes féroces, il ne s’en trouve pas qui attaquent volontairement l’homme, si elles trouvent le moyen de s’échapper par la fuite ; 2°. qu’il n’y a pas de poison violent, de quelque espèce qu’on le suppose, qui n’ait son antidote ; et que généralement la nature a placé l’antidote près du poison. Cette dernière assertion parait plus fondée que l’autre ; je crois qu’il sera toujours fort peu sûr de rencontrer un lion ou un tigre quand il aura faim. Le loup, naturellement timide, attaque l’homme quand il n’a trouvé ni proie ni nourriture ; et les singes, quand ils se sentent les plus forts, se jettent sur le voyageur par un instinct de férocité.

Les mariages, dans le pays de Job, se font avec peu de formalités. Lorsqu’un père est résolu de marier son fils, il fait ses propositions au père de la fille ; elles consistent dans l’offre d’une certaine somme que le père du mari doit donner à la femme pour lui servir de douaire. Si cette offre est acceptée, les deux pères et le jeune homme se rendent chez le prêtre, déclarent leur convention, et le mariage passe aussitôt pour être conclu ; il ne reste qu’une difficulté, qui consiste à tirer l’épouse de la maison paternelle. Tous ses cousins s’assemblent