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mais ils ne souffrent pas même qu’on leur présente du raisin, du sucre, ni aucunes confitures.

Le même auteur ajoute que le respect des rois et des grands pour les marabouts ne le cède guère à celui du peuple. Si les personnes de la plus haute distinction rencontrent un marabout en chemin, elles forment un cercle autour de lui, et se mettent à genoux pour faire la prière et recevoir sa bénédiction ; le même usage se pratique dans la chambre du roi lorsqu’il y entre un marabout. Labat dit que les Nègres en général, mais surtout ceux du Sénégal, ont tant de respect pour leurs prêtres, qu’ils croient que ceux qui les offensent meurent dans l’espace de trois jours. Il est probable que les marabouts ne combattent pas cette opinion.

Les marabouts apprennent à lire et à écrire à leurs enfans, dans un livre composé d’une petite planche de bois fort unie, où la leçon est écrite avec une sorte d’encre noire et un roseau taillé comme une plume ; leurs caractères ressemblent à ceux de la langue arabe ; Jobson n’étant pas capable de les lire, en apporta plusieurs exemples en Angleterre. Cependant il observe que leur religion et leurs lois sont écrites dans une langue particulière, et fort différente de la langue vulgaire ; que les laïques nègres, de quelque rang qu’ils soient, ne savent ni lire ni écrire, et qu’ils n’ont par conséquent ni caractères ni livres.