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maladie est commune sur la côte de Guinée proprement dite, dans les îles des Caraïbes, et dans plusieurs parties des Indes orientales.

On a observé sur toutes ces côtes que les nuées qui apportent la pluie viennent presque toujours du sud-est ; elles sont attirées par le soleil dans sa marche vers le tropique du nord ; elles se résolvent en pluie lorsqu’elles sont raréfiées par sa chaleur. Son action étant encore beaucoup plus forte à son retour, il les rompt avec violence, les écarte, et cause les tonnerres et les éclairs redoutables qui semblent menacer la nature de sa ruine, jusqu’à ce que, les nuées étant dissipées par degrés, l’air reprend sa clarté vers le temps où le soleil atteint à l’équinoxe c’est-à-dire à la fin de septembre.

La variété des arbres est extrême dans cette partie de l’Afrique. On y trouve d’excellens bois de construction pour les vaisseaux et pour d’autres usages, et des arbres d’une grosseur si extraordinaire, que vingt hommes ensemble n’en pourraient embrasser le tronc. Barbot en mesura un, près de Gorée, dont la circonférence était de soixante pieds. Il était à terre abattu par le nombre des années, et le tronc en était creux ; vingt hommes y auraient pu tenir debout. Cet arbre, nommé baobab par les Iolofs, porte dans d’autres pays de l’Afrique le nom de gouï. Les Français l’ont quelquefois appelé calebassier, et son fruit pain-de-singe.

Adanson, voyageur français, a vu sur l’é-