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venir l’engourdissement était de retenir soigneusement son haleine ; il en fit aussitôt l’expérience. Elle lui réussit, et tous ses amis à qui il ne manqua point de la communiquer, la tentèrent avec le même succès ; mais, lorsqu’ils recommençaient à laisser sortir leur haleine, l’engourdissement recommençait aussi à se faire sentir.

La tortue verte, ou de mer, est commune, pendant toute l’année, aux îles et dans la baie d’Arguin. Elle n’est pas si grosse que celles des îles de l’Amérique ; mais elle n’est pas moins bonne.

La tortue fait des œufs sur le sable du rivage. Elle marque soigneusement le lieu, et dix-sept jours après elle retourne pour les couver. Elle a quatre pates, ou plutôt quatre nageoires au-dessous du ventre, qui lui tiennent lieu de jambes, mais courtes, avec une seule jointure qui touche au corps. Ces pates ou ces nageoires, étant un peu dentelées à l’extrémité, forment une espèce de griffes qui sont liées par une forte membrane, et fort bien armées d’ongles pointus. Quoiqu’elles aient beaucoup de force, elles n’en ont point assez pour supporter le corps de l’animal, de sorte que son ventre touche toujours à terre. Cependant la tortue marche assez vite lorsqu’elle est poursuivie, et porte aisément deux hommes sur son dos.

Lorsque la tortue a fait sa ponte et couvert ses œufs, elle laisse au soleil à les faire éclore,