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à la première porte, excepté le général, le prince Siré et le kamalingo, qui entrèrent à cheval, et qui ne mirent pied à terre qu’à deux pas de la salle d’audience.

Brue trouva le siratik assis sur un lit, avec quelques-unes de ses femmes et de ses filles, qui étaient à terre sur des nattes. Ce prince se leva, fit quelques pas au-devant de lui la tête découverte, lui donna plusieurs fois la main, et le fit asseoir à ses côtés. On appela un interprète ; alors Brue déclara qu’il était venu pour renouveler l’alliance qui subsistait depuis un temps immémorial entre le siratik et la compagnie française ; il protesta que dans toutes sortes d’occasions la compagnie était prête à l’aider de toutes ses forces. Il insista sur les avantages que les sujets du prince tiraient de cet heureux commerce ; et, pour conclusion, il l’assura de ses sentimens particuliers de respect et de zèle. Pendant que l’interprète expliquait ce discours, Brue observa que la satisfaction du siratik s’exprimait sur son visage ; il prit plusieurs fois la main du général pour la presser contre sa poitrine. Ses femmes et ses courtisans répétaient avec la même joie : Les Français sont une bonne nation : ils sont nos amis.

Le siratik répondit d’un ton fort civil qu’il rendait grâce au général d’être venu de si loin pour le voir ; qu’il avait une véritable affection pour la compagnie, et pour sa personne en particulier ; qu’il voulait oublier quelques sujets de