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d’audience pour y administrer la justice à ses sujets. Brue, curieux d’assister à ce nouveau spectacle, obtint d’être placé dans un lieu d’où il pouvait tout voir sans être aperçu. Il trouva le siratik environné de dix vieillards, qui écoutaient les parties séparément, et qui lui rapportaient ce qu’ils avaient entendu. Après quoi ce prince, sur l’avis des mêmes conseillers, prononçait la décision. Elle était exécutée sur-le-champ. Brue n’aperçut point d’avocat ni de procureur ; chacun plaidait sa propre cause. Dans les causes civiles, il revient au roi un tiers des dommages. Il y a peu de crimes capitaux parmi les Nègres. Le meurtre et la trahison sont les seuls qui soient punis de mort. La punition ordinaire est le bannissement, c’est-à-dire que le roi vend les coupables à la compagnie, et dispose de leurs effets à son gré. Un débiteur insolvable est vendu avec toute sa famille jusqu’à la pleine satisfaction du créancier, et le roi tire son tiers dans cette vente.

Quoique ce canton ne fût pas le plus fertile du pays, la culture y faisait régner l’abondance. Les habitans sont beaucoup plus industrieux que le commun des Nègres. Ils font un commerce considérable avec les Maures du désert.

L’or qui se trouve dans le pays des Foulas leur vient de Galam ; car il ne paraît pas qu’il y ait des mines dans les états du siratik : mais ils ont l’ivoire en abondance. Le pays au sud