Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et moins adroits que les autres singes. Les Nègres les nomment palas, et paraissent persuadés que c’est une sorte d’hommes sauvages qui refusent de parler, dans la crainte d’être forcés au travail et vendus pour l’esclavage. Rien n’est si divertissant. Ils descendaient du haut des arbres jusqu’à l’extrémité des branches pour admirer les barques à leur passage. Ils les considéraient quelque temps ; et, paraissant s’entretenir de ce qu’ils avaient vu, ils abandonnaient la place à ceux qui arrivaient après eux. Quelques-uns devinrent familiers jusqu’à jeter des branches sèches aux Français, qui leur répondirent à coups de fusil. Il en tomba quelques-uns ; d’autres demeurèrent blessés, et tout le reste tomba dans une étrange consternation. Une partie se mit à pousser des cris affreux ; une autre à ramasser des pierres pour les jeter à leurs ennemis ; quelques-uns se vidèrent le ventre dans leurs mains, et s’efforcèrent d’envoyer ce présent aux spectateurs ; mais, s’apercevant à la fin que le combat était inégal, ils prirent le parti de se retirer.

Un marabout, que le général avait rencontré à Tuabo, et qui avait consenti à l’accompagner, parce qu’il savait plusieurs langues de différentes nations du pays, lui apprit qu’il était arrivé depuis peu une grande révolution dans le royaume de Galam par la déposition de Tonka Mouka, dernier roi de cette contrée, et par l’élévation de Tonka Boukari sur le