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turiers français, encouragés par le succès de leur route, cherchèrent de quel côté de la rivière ils pouvaient espérer de franchir plus facilement les montagnes qui font la cataracte ; mais les Nègres qui leur servaient de guides refusèrent constamment de les accompagner plus loin, sous prétexte qu’ils étaient en guerre avec ces peuples du pays supérieur, et qu’ils n’entendaient pas leur langage. Les facteurs se virent dans la nécessité de retourner au fort Saint-Louis sans avoir exécuté leur dessein.

Quoique ces cataractes rendent le passage de la rivière fort difficile, elles ne mettent point d’obstacle insurmontable au commerce. Les habitans ne manquent ni de bœufs ni de chevaux pour le transport des marchandises : ils ont aussi des chameaux en abondance ; de sorte que, si ces régions étaient une fois bien connues, et l’ouverture assurée par de bons établissemens, on pourrait entreprendre un riche commerce avec le royaume de Tombouctou et les pays du même côté.

À l’est et au nord-est de Galam, on trouve le royaume de Casson, qui commence à la moitié du chemin entre les rochers de Felou et de Govina. Le souverain s’appelle Segadoua. Il fait sa résidence ordinaire dans une grande île, ou plutôt une péninsule, formée par deux rivières au nord du Sénégal, qui, après un cours de plus de soixante lieues, vont se perdre dans un grand lac du même nom que ce royaume. La plus méridionale de ces deux