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troisième a pour titre, chapitre runique. Il renferme le détail des prodiges que l’auteur se croyait ou voulait se faire croire capable d’opérer par le moyen de la magie, et surtout des runes ou caractères runiques dont le même Odin est cru l’inventeur.

Cet Odin, suivant les annales islandaises, était un prince asiatique dont les états étaient situés entre la mer Caspienne et le pont Euxin. Vaincu et soumis par les armées romaines que Pompée commandait dans la Phrygie mineure, Odin prit la route du nord, s’établit d’abord en Saxe, et passa successivement dans la Suède, la Scandinavie et l’Islande, avec les Phrygiens qui l’avaient suivi.

On place cette migration environ soixante-dix ans avant Jésus-Christ ; et à cette époque la scène de ces régions septentrionales change tout à coup. Odin y apporte l’usage des lettres ; il enseigne l’art de la poésie ; il persuade à ces peuples qu’il a mille secrets divins, qu’il peut par des paroles et de certains caractères apaiser les querelles, chasser la tristesse et guérir toutes les maladies, enchaîner les vents enfin exciter ou apaiser les flots. Cet Odin, qui parlait ainsi aux Scandinaves, nation pauvre et sauvage, était accompagné d’une cour dont l’éclat les éblouissait. Il ne leur parut pas moins qu’un dieu. Le prince asiatique sut bien profiter de leur étonnement pour répandre une histoire merveilleuse accommodée à leurs idées et qu’il fit composer par ses poëtes. La crédu-