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peu de pays où ils se rapprochent autant des apôtres dont ils sont les successeurs. Lorsque la réformation fut introduite dans cette île, une petite partie des biens du clergé catholique demeura unie aux siéges épiscopaux et aux cures ; le reste fut confisqué au profit du roi, qui en jouit encore.

L’évêque d’Islande régit lui-même ses biens temporels. Il en tire environ deux mille écus par an ; mais sur cette somme il est obligé de loger et d’entretenir un certain nombre d’étudians. L’entretien de l’église et de tous les bâtimens qui composent le palais épiscopal est encore à sa charge. Tout cela payé, Horrebow estime qu’il ne lui reste pas mille écus par an. La modicité de ce revenu a engagé le roi de Danemarck à lui concéder le droit de percevoir la taxe annuelle que paie chaque habitant, qui consiste en dix poissons par tête ; mais il n’use de ce droit que dans quelques paroisses, et même sur un petit nombre de têtes : ainsi c’est une faible augmentation de ses revenus.

Les curés ou prédicateurs ne sont pas à proportion plus opulens que leur évêque. Leurs revenus ne consistent qu’en fonds de terre joints à la cure, en impositions sur chaque métairie, et dans les émolumens qu’ils reçoivent de la communauté pour l’exercice de leur ministère. L’étendue d’une paroisse et le nombre de ses habitans en font la valeur. Les meilleures cures ne vont guère qu’à douze