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sinaient ; mais il n’y périt personne. Le My-Vatn, dans lequel s’était jetée cette lave enflammée, fut rempli d’une grande quantité de pierres calcinées, qui firent considérablement élever ses eaux, et il y périt un grand nombre de poissons. Ce lac a environ vingt lieues de circuit, et il est éloigné de la mer de vingt lieues. La lave était comme un métal en fusion, et offrait un mélange de soufre, de minéraux et de pierres ; elle coula pendant près de deux années entières, mais avec tant de lenteur et de tranquillité, qu’on pouvait en approcher sans courir le moindre risque.

L’écrivain danois dit que dans plusieurs entretiens qu’il eut sur cet événement avec un Islandais, homme d’esprit et de considération, cet habitant lui affirma qu’il avait été souvent examiner ce courant du feu, et que même il y avait allumé plusieurs fois sa pipe.

Nous ne parlerons pas des autres volcans de l’Islande ; il suffit d’avoir fait remarquer les plus considérables.

Entre les montagnes et sur les côtes, on trouve des vallées et des plaines qui donnent d’excellens pâturages. Les vallées du milieu du pays ne sont point habitées, mais on y conduit les moutons, qui restent toute l’année dans la campagne. Ces vallées sont entrecoupées de beaucoup de petites rivières, de ruisseaux, même de lacs, et d’excellentes eaux douces, qui nourrissent quantité de truites et de saumons,