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canards se nourrissent en général d’herbes marines ; d’autres oiseaux de mer mangent de petits poissons qu’ils dépècent avec leur bec tranchant, ou qu’ils avalent tout entiers. Ces deux classes ont de courtes ailes qui ne les empêchent pas de plonger et d’aller chercher leur nourriture à plus de vingt brasses sous l’eau. Mais les mouettes, ne pouvant plonger avec leurs grandes ailes et leurs longues queues, se nourrissent de petits poissons qu’elles enlèvent avec un long bec à la surface des eaux. Il y en a cependant qui plongent un moment et reviennent emportant leur proie ; mais la plupart se tiennent sur les baleines mortes. Ces espèces voraces ne détruisent pas du moins leurs semblables, comme certains oiseaux de terre, qui dévorent d’autres oiseaux. La mer, qui fournit aux mouettes et aux canards des végétaux et des poissons, les garantit en même temps des incursions des vautours et des monstres qui dépeuplent la terre et les airs.

Quant à leurs œufs et à leurs petits, Anderson a fait de curieuses observations sur la manière dont ces oiseaux se dérobent à la voracité des hommes et des animaux. D’abord ils pondent dans les fentes des rochers les plus escarpés, où l’homme, ni l’ours, ni le renard ne peuvent grimper ni pénétrer. Ils sauvent leurs petits de l’oiseau de proie, soit en les cachant dans des creux étroits et profonds, soit en les transportant sur leur dos en haute mer. Mais, s’ils étaient tous aussi précautionnés, les Groën-