Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

large. C’est une voûte faite de pierres et de terre, qui sert à purifier et à renouveler l’air intérieur, sans être ouverte au vent ni au froid, car elle forme une espèce d’équerre ou tambour, dont l’entrée est de côté parallèlement au devant de la maison : et de plus, cette voûte est si basse, qu’il ne suffit pas de se courber, mais qu’il faut marcher à quatre pates pour entrer ou pour sortir. Les murailles sont tapissées ou garnies en dedans de vieilles peaux, qui ont servi à couvrir des tentes et des bateaux, et qu’on attache avec des clous faits des côtes de phoque. Ces peaux garantissent de l’humidité ; il y en a de pareilles sur le toit pour la même maison. Depuis le milieu de la maison jusqu’au mur du fond, il y règne dans toute la longueur un plancher élevé d’un pied au-dessus de terre. Ce plancher est divisé en plusieurs pièces par le moyen des peaux étendues le long des poteaux qui soutiennent le toit : ces divisions forment autant de chambres qui ressemblent à des écuries. Chaque famille a sa chambre, et chaque maison contient depuis trois jusqu’à dix familles. Elles dorment sur ces planchers couverts de fourrures ; on y reste assis toute la journée, les hommes les jambes pendantes, et les femmes les jambes croisées à la manière des Turcs ; ceux-là font des meubles ou des outils pour la pêche et le ménage ; celles-ci s’occupent à la cuisine ou à la couture. Sur le devant de la maison sont des fenêtres carrées de deux pieds, avec des