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Ils sont, en général si persuadés que ces bains sont salutaires, et qu’ils prolongent la vie, que ceux qui en ont à portée de leur habitation en font un usage fréquent dans toutes les saisons de l’année.

Comme dans tous les pays du monde, le terroir de cette île a beaucoup de variété. En plusieurs endroits il se trouve une bonne terre grasse ; en d’autres, c’est la terre argileuse ou sablonneuse ; ailleurs on voit des terres fangeuses, appelées myren, qui deviennent d’un bon rapport lorsqu’on est parvenu à les dessécher. La tourbe est assez commune partout, et d’une bonne nature.

Quelle que soit la différence des terres d’Islande, et l’utilité qui pourrait en résulter pour l’agriculture, les habitans ne connaissent généralement aucune autre occupation champêtre que celle de cultiver des prairies, de les fumer, de les garantir des bestiaux, et d’y recueillir le fourrage qu’elles produisent. C’est là ce qui fait la richesse des métairies, et chacune a ses prairies autour ou à peu de distance de ses murs. L’herbe y pousse avec une telle vitesse, que, quoique la neige soit à peine fondue à la fin de juin en quelques endroits, quinze jours après on y voit de beau foin d’un pied de hauteur.

Les plantes les plus utiles parmi celles que l’Islande produit naturellement sont l’oseille, le cochléaria, l’angélique, et une certaine espèce de mousse qui croît sur les rochers nus et sté-