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On prépare à peu près de la même façon le cuir destiné pour la jambe des bottes, et pour le dessus ou l’empeigne des souliers, si ce n’est qu’on en racle d’abord le poil pour rendre le cuir plus souple. On en fait enfin les casaques de mer qui garantissent de l’humidité. Cependant ce cuir s’imbibe à l’eau de mer et de pluie ; mais il préserve les habits de dessous, et c’est pour cela que les navigateurs européens en font usage.

C’est la même méthode pour le cuir dont on fait des pelisses molles qui se portent sur terre, excepté qu’on le frotte entre les mains, car il n’est pas si raide que les autres cuirs, mais aussi ne préserve-t-il guère de l’eau.

Les cuirs de bateau sont pris de la peau des phoques les plus monstrueux, dont la graisse n’est pas tout-à-fait détachée. On les roule, on s’assied dessus ; on les laisse au soleil, couverts de gazon durant quelques semaines, jusqu’à ce que le poil en soit tombé ; alors on les met tremper dans l’eau de mer quelques jours pour les assouplir ; ensuite on tire fortement les bords de ces peaux avec les dents, on les coud ensemble, on enduit les coutures et les points avec de la vieille graisse de phoque au lieu de poix, de peur que l’eau ne vienne à pénétrer les cuirs ; mais on a grand soin de ne pas endommager le grain de la peau, car l’eau de mer, naturellement corrosive, ne manquerait pas d’user bientôt le cuir.

Les restes de toutes ces espèces de peaux