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nes plus grandes et plus grosses que ces animaux n’en ont chez nous. Il s’en trouve plusieurs qui ont trois cornes, et quelques-uns même qui en ont quatre, cinq, et même davantage. Cependant il ne faut pas croire que cette particularité soit commune à toute la race des moutons d’Islande, et que tous les béliers y aient plus de deux cornes. Dans une troupe de cinq à six cents moutons on en trouve à peine trois ou quatre qui aient quatre ou cinq cornes ; et lorsque le cas arrive, on les envoie à Copenhague comme une rareté. Tout mouton qui a plus de deux cornes vaut en Islande, comme ailleurs, beaucoup plus qu’un autre, à cause de sa singularité ; et c’est une preuve qu’ils n’y sont pas bien communs.

Il se fait tous les ans un grand trafic de moutons et de la laine qu’on a recueillie, qu’on enlève pour le Danemarck ; cependant cette laine en général ne paraît pas supérieure à celle des moutons de ce royaume. Le choix de la matière, la préparation qu’on sait lui donner, ce sont là les moyens les plus sûrs qu’on doive employer dans la fabrication des étoffes pour les conduire à la perfection, et c’est aussi par-là qu’on parvient à tirer un parti très-avantageux de la laine d’Islande, qui a, comme partout, différens degrés de qualité et de bonté.

Cette île n’ayant pas d’autres grains que ceux qu’on y apporte de Danemarck, ce qui les rend toujours chers, on y élève peu de volaille, telle que des poules, des canards et des pigeons. Il