Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/49

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ques harengs dans le temps du frai de ces poissons, a vu quantité d’œufs dans leurs intestins.

Ces poissons arrivent tous les ans par troupes innombrables sur les côtes de l’Islande, ainsi que dans les mers septentrionales de l’Europe, et c’est là que vont les attendre différentes nations auxquelles ils fournissent une branche de commerce considérable. Ce n’est pas un spectacle indifférent que de considérer les migrations de harengs, et la guerre que leur font les autres poissons. Anderson, d’après Neukrants, en fait une description curieuse. C’est donc de cet écrivain que nous empruntons les détails qui suivent.

Anderson, après avoir établi par différentes preuves tirées des relations des voyageurs que les harengs, ainsi que beaucoup d’autres petites espèces, telles que les maquereaux, les plies, les sardines, etc., font leur séjour habituel dans les abîmes les plus reculés du nord, s’explique en ces termes : « Il est certain que les glaces immenses qui ne se fondent jamais dans ces mers, et qui augmentent tous les ans en épaisseur et en étendue, sont pour ces poissons une retraite sûre, qui conserve leur frai, et qui favorise l’accroissement de leurs petits ; car il est évident que dans ces gouffres profonds et glacés, ils n’ont rien à craindre des marsouins, des morues, et autres poissons voraces que la difficulté de respirer dans ces endroits empêche d’y pénétrer, et moins encore des cachalots et autres cétacés, qui, ayant des pou-