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Cependant les habitans échappés à la destruction générale repeuplèrent l’île peu à peu. Mais leurs malheureuses générations ont encore été détruites en partie par des fléaux non moins cruels que la peste.

En 1627, des corsaires algériens firent une irruption dans cette île, y commirent d’horribles cruautés, et enlevèrent deux cent quarante-deux hommes.

En 1687, un corsaire turc prit aussi terre en Islande, et ne l’abandonna qu’après y avoir volé des marchandises et une douzaine d’hommes.

Les années 1697, 1698 et 1699, furent encore plus funestes à la nation islandaise : il périt beaucoup de monde par la faim, et l’on prétend qu’il mourut de cette manière plus de cent vingt personnes dans une seule paroisse.

En 1707, la petite-vérole, jointe à une autre maladie épidémique et pestilentielle, emporta plus de vingt mille habitans ; et peu de temps après la petite -vérole seule fit encore périr beaucoup de personnes.

La population de l’Islande s’élève aujourd’hui à 47,000 âmes, ce qui est bien peu considérable pour la grandeur de cette île.

« J’ai souvent été témoin, dit Horrebow, que les Islandais ne sont ni poltrons, ni timides, ainsi que les en accuse Anderson. On en a vu dans les troupes du roi de Danemark servir avec distinction, et parvenir au grade de capitaine. S’il ne se trouve que peu d’Islandais