Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/149

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chanter. Elles n’ont pas autre chose à faire ; tandis que les hommes, qui passent toute la journée à la pêche ou à la chasse, revenant le soir bien fatigués, n’ont envie que de manger et de dormir. Mais Dieu supplée en leur faveur à ce moyen d’instruction. Tantôt il envoie des maladies, et tantôt des visions. C’est du moins ce que les herrnhuters appellent les voies de Dieu, lorsqu’ils veulent s’autoriser dans leur apostolat. Dans tout ce qu’ils disent ou qu’ils font, dans tous les événemens dont ils sont témoins, ils voient un dessein de la grâce, un moyen divin pour opérer la conversion des Groënlandais. On les trouve partout sur les traces des jésuites. Ils ont déjà l’usage des cantiques, introduit par cette société dans les missions. Bientôt ils emploîront comme elle les retraites, les congrégations, et tous ces moyens qui, dans la véritable Église, devraient produire des fruits permanens ; mais qui, dans une communion hétérodoxe, n’auront que des effets subits et passagers. Laissons encore une fois les exercices spirituels des herrnhuters pour jeter un coup d’œil sur des travaux plus relatifs à l’Histoire des Voyages.

Les missionnaires avaient à peine achevé de bâtir leur maison de Lichienfels, qu’ils furent obligés de la réparer ; il leur fallut relever une cheminée détruite par la gelée, calfater le toit avec de la mousse, goudronner l’enceinte, et faire le parquet avec quatre douzaines de planches qu’ils avaient fait venir de God-Haab.