Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

continuelle des feux de chaque cabane, qui forment une perspective régulière et symétrique, comme les maisons qui, bâties toutes à la même hauteur, ont des ouvertures ou fenêtres uniformes à des distances égales.

Lichtenfels, à trente-six lieues au sud de Neu-Herrnhut, dans une île d’environ huit lieues de circuit, domine sur le voisinage de la mer, qui s’enfonce dans une baie entourée de rochers arides et pelés. Le bâtiment n’a qu’un étage, mais deux entrées. L’église est sans piliers, plus belle et plus solide, et même un peu plus large que celle de Neu-Herrnhut ; mais cet édifice est perché sur un roc où l’on n’imaginerait pas de trouver des hommes. Le corps-de-logis contient trois chambres à coucher, deux autres petites chambres et une cuisine : on y a joint une étable de brebis et un chantier de bois. Derrière la maison était une espèce de fondrière où l’on a fait un jardin. Devant ce logement il n’y a de la place que pour quatre maisons de Groënlandais ; mais de l’autre côté, où la mer laisse plus de terrain habitable, on est assez au large pour bâtir.

Neu-Herrnhut a seize maisons. Trois de ces logemens sont des cloîtres ou dortoirs. Le premier renferme cinquante-cinq jeunes gens ou petits garçons, un autre soixante-huit filles, soit en bas-âge, soit nubiles ; et le troisième, soixante-deux veuves. La plupart de celles-ci vivent ensemble ; mais les autres, qui ont des enfans, mangent avec leurs familles.