lies, et le pasteur alors doit veiller sur son troupeau. Il prend garde qu’aucune brebis ne reste en arrière ou ne s’égare. Les Groënlandais ont toujours conservé le goût le plus vif pour la chasse aux rennes ; et comme il est difficile de les y suivre, les missionnaires tâchent de les en détourner. Ces courses dérobent des mois entiers à l’instruction ; elles exposent une famille à traverser de grands déserts, où l’on ne trouve que des dangers et des tentations. Les peaux qu’on retire de cette chasse ne servent qu’aux luxe des fourrures, qui ne vaut pas les provisions de bouche. Ce sont les phoques qui doivent tout fournir aux Groënlandais ; tentes, bateaux, salaisons, chauffage, tous les besoins et les commodités de la vie en dépendent uniquement. Quiconque perd son temps à courir après les rennes risque évidemment de tomber dans la disette, et devient non-seulement inutile, mais onéreux au commerce, qui perd en profit tout ce que les oisifs consomment sans gagner. Telles sont les raisons que les missionnaires emploient en faveur de la pêche contre la chasse.
Comme il n’y a point de Groënlandais si riche qu’il ne puisse mourir de faim d’une année à l’autre, et comme les veuves surtout et les orphelins y sont les plus exposés, le soin particulier que la mission prend de ces femmes et de ces enfans, sans parler des autres indigens, est un des motifs de conversion les plus attrayans. La monogamie et la liberté de se choi-