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mercie la Providence de ce que la libéralité des bienfaiteurs a rempli jusqu’à présent tous les engagemens contractés au nom des propagateurs de la foi. Ainsi, tandis que les missions de l’Amérique ont hâté la ruine d’une société religieuse en Europe, une nouvelle société chrétienne entretient et fonde des missions au Groënland. Il semble que les frères Moraves voudraient remplacer les jésuites dans la propagation de l’Évangile.

Les missionnaires du Groënland, se sont associé vingt coadjuteurs nationaux des deux sexes. Ils ont avec ces coopérateurs deux conférences par semaine sur l’état spirituel et temporel des néophytes. Il y a de plus des servans ou clercs de l’un et de l’autre sexe qui sont chargés de la propreté de l’église, de la lumière des lampes, de l’eau baptismale ; mais il n’y a point d’autres offices en titre, et personne n’est gagé ou payé pour remplir le sien. Le salaire, dit Crantz, ouvrirait l’entrée du sanctuaire à la corruption.

Chaque jour on s’assemble à six heures pour la prière du matin ; elle est courte, et seulement pour les baptisés. Les catéchumènes ont aussi leur assemblée à huit heures pour la lecture et le chant, mais d’une demi-heure : ensuite les hommes vont à la mer. Après cette assemblée vient celle des enfans, qui sont catéchisés, puis menés à l’école : les filles, sous un missionnaire ou un diacre marié ; les garçons, sous un catéchiste. On y apprend à lire