Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/180

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son mari sauvage. Les herrnhuters abhorrent, dit Crantz, cette propagation du christianisme, qui se fait par des vues purement charnelles. S’il se peuplait de tous les maris ou de toutes les femmes mécontens de leur union, que de baptêmes se feraient aux dépens du mariage ! Le bien de la religion veut que les sacremens soient d’accord. C’est pour cela sans doute que, dans l’église luthérienne, les prêtres sont mariés comme les simples fidèles. Si les frères Moraves soignent ainsi les âmes au Groënland, ils n’ont pas moins d’attention à la santé du corps.

Dès qu’il y a des malades, ils leur procurent des médecines ; ils se chargent même de les saigner. Ce remède, qu’ils ont introduit, est très-utile, disent-ils, dans un pays froid, où les maladies viennent d’abondance de sang. Après les fonctions de médecins, ils vaquent à l’une des plus utiles dans leur ministère, celle d’assister les mourans, et d’enterrer les morts. Ils mettent les corps dans une bière ; elle est couverte d’un drap blanc, où sont écrits en rubans rouges un texte de l’Écriture, ou des vers de quelque hymne. Les funérailles ne sont plus accompagnées et suivies de tant de pleurs et de lamentations si longues, depuis que l’espérance de la résurrection a soulagé les mourans et consolé les vivans.

Enfin l’ouvrage de Crantz est terminé par une récapitulation dont voici le sommaire. Depuis 1739 jusqu’en 1762, les herrnhuters ont